Un week end-en famille [France - Reims]

 Voyage en train

Arrivé sur le parvis, il fut saisi par le caractère historique qui se dégageait de la ville. Peu de voitures, bâtiments en briques ocre et toits rénovés: quel changement avec New-York !

Michael savait que Grégoire habitait près de la Cathédrale, mais ne connaissait pas son adresse précise. Guidé par son envie de retrouver ses amis, il devait décider, cette fois seul, où ses recherches commenceraient. Le long des rues, d'immenses fanions et portraits étaient installés pour préparer les élections prochaines. On pouvait y lire: "Votre maire Elisabeth Delibes soutient la candidature de Mlle De Saint-Pern au poste de Sénateur" avec une très belle photo de famille en illustration.

Le voyage en train avait été long et fort peu plaisant. À plusieurs moments, le mutant aurait simplement préféré fondre avec le mobilier que de devoir entendre tous ces Français qui s'exprimaient à tue-tête et chahutaient dans le chaos primaire.

Au moins, il était arrivé. Une fois extirpé hors de la gare, Michael fixa le ciel pour suivre la flèche de la cathédrale. Or, chemin faisant, il ne remarqua d'abord pas les pancartes électorales, jusqu'à ce qu'un mot lui saute au visage. Delibes, comme Grégoire. L'Autrichien s'approcha du panneau pour observer la photo : qui portait la traditionnelle écharpe de maire? La kidnappeuse de petit et moins petit amis était-elle présente sur la photo? Grégoire lui-même y apparaissait-il?
Et puis, y avait-il des indications quant à un discours ou quoique ce soit du genre? Peut-être pourrait-il y assister et rencontrer la mère de son copain par la suite.

L'affiche de promotion électorale ressemblait à tant d'autres: Deux personnages se tenant debout, encadrant un troisième assis sur un siège en velours bleu. Michael ne connaissaient que la personne du centre qu'il reconnu à sa chevelure blonde impeccable et à son sourire immaculé. L'une des deux autres personnes portait la broche de la ville et devait donc être Elisabeth Delibes, la mairesse actuelle. Elle apposait sa main sur l'épaule de la tante de Grégoire. Aucune indication de rendez-vous n'était précisé, juste l'échéance électorale qui s’annonçait à quelques semaines de là.

Les quelques passants regardait d'un œil curieux ce jeune homme intrigué par une affiche qu'ils ne voyaient même plus eux-même.

Apparemment, la famille de Grégoire était influente ici. Pourquoi le garçon ne le lui avait-il jamais dit? Michael se savait que le Français n'aimait pas parler de sa famille, et qu'ils avaient eu des frictions, mais à quel point cela pouvait-il s'être envenimer?
Bredouille, l'Autrichien repartit dans les rue de cette ville inconnue à la recherche de la mairie, ou d'un panneau qui lui permettrait de la retrouver. Et peut-être trouverait-il un en-cas pour la route, également.